Tout le monde ne connaît pas les différents types de jeux existants. Pour pouvoir parler un langage commun, je vais m'intéresser à chaque type de jeu et fournir un très bref historique.
Bien que les jeux d'arcade ont connu leur heure de gloire dans les années 80, ils restent néanmoins très populaires. Rien ne remplacera jamais une promenade dans une galerie d'arcade sombre, bondée et bruyante, y glissant une pièce dans votre machine préférée et jouant à un vieux jeu du genre Space Invaders™. Les jeux de style arcade essaient de simuler les jeux d'arcade eux-mêmes. Il y en a tellement qu'il est quasi impossible de tous les énumérer, mais on peut citer les clones de Asteroids™, Space Invaders™, Pac-Man™, Missile Command™ et Galaxian™.
Les jeux de cartes simulent des jeux comme le poker ou le solitaire. Le programme peut simuler votre ou vos adversaire(s).
Les jeux de logique simulent habituellement quelque casse-tête logique bien connu comme Master Mind™ ou le taquin.
Les jeux de plateau simulent les jeux que vous pourriez jouer sur une table avec des amis, comme le Monopoly™, les échecs, et cætera. Le programme peut simuler votre adversaire.
Il était une fois, quand Apple ][, Commodore et Atari dominaient le monde, les aventures en mode texte étaient le jeu dans le vent des « gens éduqués ». On vous fournit un scénario et vous pouvez interagir avec le monde dans lequel vous vous trouvez :
You are in a room. It is pitch dark and you're likely to be eaten by a grue. > Light lantern with match. You light the lantern. This room appears to be a kitchen. There's a table with a book in the center. You also see an oven, refrigerator and a door leading east. > Open the oven. In the oven you see a brown paper bag. > Take the bag. Open the bag. Close the oven. Inside the bag is a clove of garlic and a cheese sandwich. The oven door is now closed.
À cette époque, les aventures en mode texte étaient des exécutables autonomes tenant entièrement sur une disquette ou une cassette. Il y avait souvent un fichier de données et un interpréteur. L'interpréteur lit les fichiers de données et fournit l'interface de jeu. Les fichiers de données constituent le jeu en lui-même, à la manière de la relation entre les jeux de combat à la première personne et les fichiers wad.
Le premier jeu d'aventure était Adventure™ (en fait « ADVENT™ », écrit sur un PDP-1 en 1972). Vous pouvez toujours jouer à Adventure (en fait, à un descendant) : il est fourni avec les « jeux bsd » sur la plupart des distributions Linux. Les aventures en mode texte ont été popularisées par Scott Adams et ont atteint leur pic de popularité à la fin des années 80 avec les jeux de Infocom auxquels on peut également jouer sous Linux.
Comme les modes graphiques se sont développés et sont devenus plus puissants, les aventures en mode texte ont cédé la place aux aventures en mode graphique. La mort de la fiction interactive a plus ou moins coïncidé avec la faillite de Infocom.
Les aventures graphiques sont, en fin de compte, des aventures en mode texte traitées aux anabolisants. Leur degré d'utilisation des graphiques varie fortement. Dans les années 80, ils n'étaient qu'un peu plus que des aventures en mode texte et affichaient un écran rempli de graphiques statiques. Quand vous ramassiez un objet, l'arrière-plan était repeint et l'objet disparaissait. L'exemple type pourrait être les prétendues « aventures en haute résolution » comme The Wizard And The Princess™. Plus tard, les aventures graphiques sophistiquées faisaient déambuler votre personnage à l'écran, et vous pouviez même utiliser une souris, mais l'interface restait purement textuelle.
Ensuite, il y eut les « aventures pilotées à la souris » qui n'avaient plus d'interface textuelle, et disposaient souvent de graphiques dynamiques, comme un chat se baladant dans la pièce pendant que vous décidiez de la prochaine action à effectuer. Dans ce type de jeux, vous pointez un objet (p.ex. un livre) et vous pouvez choisir une action à partir d'une liste déroulante de fonctions. Un genre d'aventure orientée objet. :) Il n'y a pas beaucoup d'aventures graphiques écrites nativement pour Linux. La seule dont je me rappelle est Hopkins FBI™ (qui est mon jeu préféré sous Linux).
Les simulations s'efforcent d'immerger le joueur dans un milieu auquel il n'aurait normalement pas accès. Cela peut être quelque chose comme un avion de chasse ou quelque chose d'imaginaire comme une unité de combat mécanisée. Dans tous les cas, les simulations recherchent le réalisme.
Certaines simulations ne comportent que peu ou pas de stratégie. Elles vous placent simplement dans un cockpit pour vous donner la sensation de piloter un avion. Certaines sont extrêmement complexes, et la frontière est souvent ténue entre les simulations et les jeux de stratégie. Un bon exemple serait Heavy Gear III™ ou Flight Gear™. De nos jours, les jeux de simulation et de stratégie sont pratiquement indissociables mais, il y a longtemps, les simulations se déroulaient en temps réel alors que les jeux de stratégie se jouaient au tour à tour. Cette dénomination est maladroite de nos jours, car un jeu comme Warcraft™, que tout le monde considère être un jeu de stratégie, serait une simulation par définition.
Les jeux de stratégie descendent des vieux jeux de plateau de type Avalon™ comme Panzer Leader™ et des vieux jeux de stratégie militaire publiés par SSI. Généralement, ils simulent quelque type de scénario. Il peut être pacifique, comme la gestion réussie d'une ville (SimCity™), ou pas, comme la vente illégale de drogue (DrugWars™) ou un jeu de stratégie militaire acharné comme Myth II™. Ce type de jeux a habituellement une longue durée de vie et requiert beaucoup de réflexion.
Les jeux de stratégie peuvent être à leur tour subdivisés en deux classes : le temps réel et le tour à tour. Les jeux de stratégie en temps réel sont basés sur le principe « un petit moment d'inattention, et c'est perdu ». Par exemple, vous gérez une ville et un incendie se déclenche quelque part. Au plus il vous faut du temps pour mobiliser les pompiers, au plus l'incendie fera du dégât. Les jeux de stratégie au tour à tour sont similaires aux échecs : l'ordinateur joue, puis c'est au tour du joueur, et cætera.
Quelle est cette lumière au loin ? Cela doit être l'éclair du fusil de chasse à double canon ! L'histoire des jeux FPS est longue et tortueuse et a commencé quand id Software a ouvert le code source de Doom™. Ce code a été repris (par d'autres équipes) et fusionné à de nombreuses reprises. D'autres moteurs précédemment fermés se sont ouverts, beaucoup de moteurs sont jouables via des émulateurs, beaucoup de jeux FPS commerciaux ont été publiés pour Linux et nombre de moteurs FPS étaient des projets open source à l'origine. Bien qu'il se peut que vous ne puissiez pas jouer à votre jeu FPS préféré sous Linux (Half-Life™ marche très bien sous winex), Linux ne présente certainement aucune lacune dans ce domaine !
Les FPS sont caractérisés par deux choses. Primo, vous tirez à peu près sur tout ce qui bouge. Secundo, l'action a lieu à la première personne, c.-à-d. au travers des yeux du personnage que vous interprétez. Vous pouvez même voir vos mains ou votre arme en bas de l'écran. Ils peuvent être du type fantastique (Hexen™), science-fiction (Quake II™), réaliste (Soldier Of Fortune™) parmi bien d'autres possibilités.
Tout comme les aventures en mode texte, les FPS obéissent au format moteur/fichier de données. Le moteur représente le jeu en lui-même (Doom™, Quake™, Heretic2™) et utilise les niveaux et les méchants décrits par les fichiers de données (doom2.wad, pak0.pak, etc). Beaucoup de jeux FPS permettent de créer ses propres fichiers de données non commerciaux. Il y a des centaines, si pas des milliers, de fichiers de données pour Doom™ que vous pouvez télécharger gratuitement depuis Internet. Souvent, les sociétés libèrent leurs moteurs afin que la communauté open source puisse les améliorer. Néanmoins, les fichiers de données originaux restent propriétaires. À ce jour, vous devez toujours acheter doom.wad.
Les jeux à défilement horizontal sont similaires aux FPS mais vous voyez votre personnage comme une figure 2D qui court sur plusieurs écrans en tirant ou en effectuant d'autres tâches. Par exemple, il y a Abuse™ pour Linux et le Duke Nukem™ original. Ils ne sont pas nécessairement violents, comme xscavenger™, un clone du vieux jeu 8 bits Lode Runner™.
Similaires aux FPS, mais vous voyez votre personnage à la troisième personne et en 3D. Dans les jeux de combat à la troisième personne modernes, vous pouvez en général réaliser des manœuvres dévastatrices comme les retournés acrobatiques et les roulades à la Jackie Chan. L'exemple type serait Tomb Raider™. Sous Linux, on dispose de Heretic 2™ et de Heavy Metal FAKK2™.
Quiconque a déjà joué à des jeux du style Dungeons & Dragons™ ou Call of Cthulhu™ sait exactement ce qu'est un RPG. Vous interprétez un personnage (parfois plusieurs) doté de certaines caractéristiques (p.ex. force, dextérité), d'aptitudes (p.ex. explosifs, confection de paniers, mécanique) et de propriétés (niveaux, argent liquide). Au fil du temps, le personnage devient plus puissant et le jeu s'adapte en conséquence : p.ex., au lieu de combattre des orcs, vous commencez à combattre des dragons noirs dans les plus hauts niveaux. Les récompenses augmentent en conséquence. Dans les bas niveaux, vous pourriez obtenir quelques pièces d'or comme récompense suite à la victoire dans une bataille ; plus loin, vous pourriez obtenir une épée magique ou un fusil d'assaut ravageur.
Les RPG proposent généralement une quête ayant un épilogue bien déterminé. Dans nethack™, vous devez retrouver l'amulette de Yendor pour votre dieu. Dans Ultima II™, vous détruisez la sorcière maléfique Minax. À un certain moment, votre personnage devient suffisamment puissant pour pouvoir vous lancer et essayer de terminer la quête.
Bien que la série immensément populaire des Ultima™, écrite par Richard Garriot (alias Lord British) pour Origin, n'était pas le premier RPG, elle a popularisé et propulsé le genre RPG sur le devant de la scène. Ultima I™ a été publié en 1987 et est le point de départ de 9 (en fonction du mode de comptage) suites très populaires, se terminant par Ultima IX: Ascension™. Vous pouvez jouer à Ultima VII™ sous Linux avec Exult.
Le jeu RPG type sous Linux est Rogue™ (la bibliothèque ncurses était à l'origine une routine de traitement d'écran pour Rogue™ !) et on en décline des tas de variantes comme Zangband™ et Nethack™ (qui a lui-même de nombreuses variantes). Certains RPG sont assez compliqués et constituent de véritables exploits de programmation. Il semble y avoir une carence en RPG commerciaux sous Linux. Si l'on ne compte pas les variantes de Rogue™, c'est également le cas des RPG open source.
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Generated: 2007-01-26 18:01:17